Ultra Trail des Citadelles (71km / 3350 d+)
Photos du 20 km au passage de Montségur
de gauche à droite et de haut en bas : Michel Rabat vainqueur et le seul à courir dans cette montée effroyable, José Escur 3ème, la montée vers le chateau, Hervé Danjou 8ème, Sébastien Beltran 2nd, Rémy Jegard 4ème, concurent à l'intérieur du chateau, Jean-Philippe Pech, Patrice Pinto qui se fera une mauvaise entorse.
de gauche à droite et de haut en bas : Michel Rabat vainqueur et le seul à courir dans cette montée effroyable, José Escur 3ème, la montée vers le chateau, Hervé Danjou 8ème, Sébastien Beltran 2nd, Rémy Jegard 4ème, concurent à l'intérieur du chateau, Jean-Philippe Pech, Patrice Pinto qui se fera une mauvaise entorse.
L' Ultra Trail
Départ un peu dans l'inconnu : une lombalgie qui me harcèle depuis une quinzaine -> 10 jours de repos total, siestes, relaxation en piscine, étirements et massages. Aucun entraînement. Certes, je suis bien frais, mais j'ai un peu peur de manquer de caisse, et ce dos me fait toujours souffrir :-\ . Un petit footing léger le samedi me remonte un peu le moral : je n'ai pas plus mal en courant qu'en marchant, voire peut-être moins. Mais qu'en sera-t-il avec un sac sur le dos, et après 8 heures de course ???
Samedi soir : mise en conditions. D’abord un petit tour à Montségur pour sentir l’odeur du brin d’herbe fraîchement foulé par quelques centaines de semelles crantées - Hum délicat fumet – et au passage encourager les heureux possesseurs de ces-dites semelles, concurrents du Trail des Tisserands, la version 20km. J’en profite également pour prendre quelques clichés, les seuls du week-end. Je retrouve ensuite Denis et Fredo avec qui je partage un mobil-home au camping de Montferrier. Pour finir de se mettre dans l’ambiance, rien de tel que la Pasta Party avec présentation du parcours et des éditions précédentes sur grand écran. Hum, je sens le petit stress monter !


Derniers préparatifs et départ à la frontale avec Mic31 dans mon sillage. Photos Yvan, le frangin de Mic31
Départ en milieu de peloton comme d'hab pour voir venir. Les premières sensations sont plutôt bonnes. Je ne sens absolument rien au dos. Après le premier quart d'heure d'échauffement tranquille sur route et piste, on attaque les sentiers. Inévitablement ça ralentit. Inévitablement ça m'agace de devoir prendre un rythme qui n'est pas le mien, donc je double. Tout va bien, je me sens pousser des ailes, et j'en oublie que je suis parti pour 71 km. Première montée sérieuse, ça gaze. Après 1h de course je vois revenir la première féminine, Ginette Moretto (un métronome de régularité pour la gestion de course, comme le sont bien souvent les féminines de talent). Là, ça devrait faire tilt dans ma tête, surtout que je me suis déjà fait avoir au Trail Blanch. Mais non je ne me dis pas mon gars t'es en surrégime, lève le pied. Non je me dis mon gars t'as bien progressé, t'es en super forme, ça va l'faire. Lâche pas l'affaire, colle la au train...
…Et ça le fait bien. On file bon train en se relayant, attaque dans les descentes boueuses, marche rapide sur chaque rempaillou et relances efficaces sur le plat. On reprend des coureurs petit à petit. Nous sommes annoncés dans les 20/30 premiers. Yeap!!! Les plans les plus fous s'échafaudent dans ma tête... Je prends même un peu d'avance avant le premier ravito pour être sûr de repartir avec Ginette. Le temps de remplir mon camel, prendre 2 verres de coca, remplacer la frontale par la casquette, je n'ai pas le temps de la voir arriver et repartir aussitôt. Je sais que j'ai loupé le coche, je n'arriverai pas à la rejoindre de sitôt. Mais tant pis, continuons sur ce rythme puisque tout va bien…
Je trouve bien vite un autre compagnon de route dont c’est le premier Ultra qui me pousse à continuer d’enquiller. La descente sur Fontestorbes est rapidement avalée. Et voilà, je finis donc mon petit trail de 30 km en un peu plus de 3h30, je suis content je peux rentrer à la maison.
Comment ça il en reste plus de 40 à croquer. Et on peut savoir comment je fais pour avancer moi maintenant avec les deux poteaux de mélèze qu’on vient de me greffer en guise de guiboles ? Et d’abord pourquoi qu’on m’a jamais prévenu que les descentes à donf ça arrange pas l’élasticité du quadriceps ? Pourquoi qu’on m’a jamais prévenu que sur un Ultra on part tranquilou ? Hein pourquoi qu’on m’a jamais prévenu ???
Fin des réjouissances, on attaque maintenant dans l’dur. Un peu tôt, mais bon je l’ai bien cherché. La suite du parcours se fera donc sous le signe de la souffrance. Foulée raccourcie par les douleurs musculaires et tendineuses, moral en berne et langue pendante, je me jure mille fois que c’est la dernière fois qu’on m’y prend, qu’il faut vraiment être complètement tordu pour s’infliger ça et que c’est décidé après ça, j’arrête définitivement cette activité de malades. Bizarrement, l’idée d’abandonner ne me vient pas à l’esprit ???
Seules les montées me procurent encore quelques plaisirs, en particulier celle de Montségur qui est quand même sacrément fabuleuse, par contre descentes et relances ressemblent bien souvent au supplice. Oui je sais, il m’arrive parfois d’avoir une légère propension à l’exagération !!!
Pêle-mêle, quelques bribes de souvenirs qui ont émaillé ce long passage à vide :
- Les retrouvailles avec Fredo à Montségur (42km en 5h50) alors que je fais une petite pause nettoyage de chaussures ; je n’allais quand même pas rentrer tout crotté dans ce haut-lieu de l’histoire cathare.
- Puis à nouveau Fredo au ravito de Montferrier, chacun de nous s’imaginant sans l’avouer à l'autre : « Tiens, si on avait laissé une voiture au camping ce matin, je me serais peut-être laissé tenter ».
- Le gentil bénévole des cascades de Roquefort qui n’a pas du se faire que des amis en nous indiquant gracieusement une petite variante pour aller admirer les chutes d’eau. Certes la plaisanterie partait en sens inverse et passait par une immonde grimpette mais à la décharge de notre homme, il faut bien admettre qu’elle était prévue au programme.
- Une jolie blonde au sommet de Roquefixade qui n’a pas échappé non plus à l’œil aiguisé de Fredo quelques minutes plus tard. On a beau être épuisé, on n’en reste pas moins alerte !

- Un excellent bouillon de pâtes pris au ravito de Roquefort qui m’aura été bénéfique.
- Le regain de vitalité à Péreille, une fois le parfum d’écurie humé.
- Un petit mot d’encouragement à grumlie, parti sur le marathon, alors que je le rejoins sur les derniers kilomètres, heureux pour lui de sa réussite.
- Plus loin un coureur de l’Ultra, à qui je propose de prendre ma roue mais qui m’assure être trop cuit pour relancer. Une fois la ligne passée, il refusera mes félicitations, arguant qu’il me revenait l’honneur d’être félicité puisque j’avais été le plus fort. Arf !
- Le virage à gauche pour la montée à la Croix de Sainte-Ruffine alors que j’accélérais, certain d’en avoir terminé quelques dizaines de secondes plus tard puisque nous étions rentrés dans Lavelanet, oui mais voilà, simplicité ne rime pas avec Trail à Lavelanet.
- La boue. Je m’aperçois que je ne l’ai à peine évoquée, alors qu’elle a été notre plus fidèle compagne tout au long de cette journée. Terrain difficile aux Citadelles, c’est un euphémisme.
- Enfin la libération et la cavalcade dans la descente du dernier raidillon jusqu’à la ligne d’arrivée. Trop, trop bon !
Petit bilan comptable : Si l’on prend en compte d’une part le fait qu’il y a eu plus d’un tiers d’abandon ou de mise hors délai et d’autre part le temps mis par les premiers, on se rend rapidement compte de la difficulté du parcours : Antoine Guillon dont le talent n’est plus à démontrer gagne en 7h45, soit à ‘seulement’ 9 km/h de moyenne. Patrick Kervevan est second à 4 minutes, Patrick Bruni parti en trombe explose et termine 3ème en 8h15, à plus d’une heure de son temps de l’année dernière.
Chez les dames, Ginette Moretto termine 20ème au scratch en 9h47 (quelle présomption de ma part d’avoir imaginé pouvoir la suivre). La seconde qui nous a passé à Montferrier est Sylvie Mathis. La troisième, Marie-Laure Mazoyer, m’a laissé scotché sur place dans la montée sur Péreille.
Pour moi, ce fut 10h55 de dur labeur et un classement aux environs du premier quart des partants, ce qui correspond finalement peu ou proue à une place qui m’est habituelle.
Le Pas Glop :
- une gestion catastrophique de la course avec un départ beaucoup trop rapide. Après analyse, j’ai fait la montée des crêtes de Madoual à près de 950d+/h, et ne me suis surtout pas ménagé dans les descentes. Dur de se faire doubler pendant les 2/3 restants de la course.
- le cardio dont je me passais pour la première fois en course m’aurait peut-être alerté.
Le Glop :
- le dos qui a tenu toute la course sans réelle gêne.
- avoir terminé et n’avoir jamais douté d’être à l’arrivée.
- la semaine de ski de rando (dont je devrais poster les photos d’ici peu…) en fin de préparation qui m’a permis de faire du globule et de la cuisse.
- les 10 jours sans activité qui m’ont permis d’être en grande forme au départ, sans doute un peu trop.
- les bâtons augmentant nettement l’efficacité en montée et très utiles pour l’équilibre dans la boue et pour l’amorti en descente. A ce propos, désolé grumlie de te les avoir déconseillés précédemment, mon avis a changé surtout au vu des conditions boueuses.
- l’alimentation : aucun problème jusqu’à 4 heures de course, ensuite les habituelles difficultés d’écoeurement avec le sucré. J’avais diminué la concentration de mes sachets de boisson énergétique aux ravitaillements, peut-être pas assez. La crème de marron, pourtant pleine de sirop de glucose a très avantageusement remplacé les gels qui ne passaient plus après la mi-parcours. Le bouillon de pâtes de Roquefort était quasi divin !
Un grand merci à toute l’organisation de ce magnifique Trail très exigeant mais véritablement superbe. Merci Robert-Félix, Jean-Claude et tous les bénévoles.
9 commentaires:
Beau compte rendu Jerome, heureusement que je connaissais le dénouement car avec ton départ en trombe,je t aurais bien vu exploser avant la fin...Pour moi c était prévu échauffement jusqu'à Montségur et après gaz progressif,ce sera pour 2008 ! Je regrette aussi d'avoir raté la jolie blonde de Roquefixade...@ + sur les sentiers
bravo, et félicitation pour cette belle aventure.
a+
ps: ce dimanche sortie reco. sur le trail de saverdun 18km
Jérôme, Quelle régalade ce CR ! de l'humour, des sensations bien retranscrites et encore de l'humour, tout pour me plaire.
En espérant que tu te souviennes du déplaisir dû à ce départ trop rapide pour ton Mercantour.
Bon entrainement.
un petit coucou de "la petite fille et sa maman" . Nous encouragions le 167, arrivé en un peu plus de 11 heures ( il a bien fallu qu'il descende de ton sac à dos !! ). Félicitations pour le compte rendu , à bientôt sur un prochain trail ou sur notre raid Taill'aventure, le 17 juin ( club d'Antoine Guillon )à découvrir sur www.taillaventure.com !
finalement, on s'est dit les mêmes choses aux mêmes endroits mais pas aux mêmes heures!
Prsonnellement, j'ai eu droit à une jolie blonde tout le long du parcours, je ne sais pas si c'était la même, elle suivait un des derniers aprés moi.Rendez vous l'année prochaine pour une meilleure gestion du début et donc de la fin.Ca m'a fait plaisir de vous retrouver à la fin durant le repas, je pensais qu'il y avait longtemps que vous étiez partis!
cela fait du bien de ne pas se retrouver tout seul avec sa fatigue et ses douleurs.
denis
Belle retranscription d'une histoire de trail! c'est du déjà vu pour beaucoup de monde, chacun peut s'y reconnaître. l'humour dédramatise mais la sensation qu'on est au bout du rouleau alors qu'il reste à faire les 2/3 du parcours est extrêmement désagréable.
Daniel.
je vois que nous sommes nombreux à avoir "apprécié" le très joli détour par la cascade!!!!
La prochaine fois j'essaierai de m'accrocher au passage. Ca ne fera qu'1 de plus sur le sac à dos.....
Bonne continuation.
Merci pour vos messages.
* Désolé pour ta sortie de demain jpp, ça va vraiment pas l'faire!!!
* Pour la "dame du 167", ça va pas l'faire non plus pour le raid Taill'aventure, le 16 Juin je serai sur les pentes du Mercantour. Ce sera pour une autre fois. En tous cas merci pour les encouragements, ils m'ont bien aidé moi aussi. Renouvelle mes félicitations à Antoine.
* Cyrille, aucun doute je m'en souviendrai. Il faudra simplement que j'arrive à mettre en pratique...
* Denis, vraiment content de ta réussite, et de ta présence au repas d'après-course qui me semble-t-il était plus détendu que la Pasta, n'est-il pas ?
bravo grand,
ce dimanche là, j'ai bu à ta santé un ptit clos Vougeot, je vois que c'est tout aussi efficace que le perlimpinpin énergétique ;-)
le compte rendu est excellent, la gestion de l'effort désastreuse mais il est toujours utile de vérifier ces conseils de vieux sages du long et ardu, la leçon en est bien plus efficace ...
récupère bien et le Mercantour n'a plus qu'à bien se tenir ...
ps : entraine toi qd même un peu, je ne sais pas si le Jour J, j'aurais une bonne bouteille sous la main ...
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